La tombe du Ari HaKadoch

 Emplacement : ancien cimetière de Safed, Israël

Rabbi Isaac Louria Ashkenazi, Ari le Saint est considéré comme l’un des plus grands guides spirituels de Safed à son apogée (450 années auparavant) et le maître penseur d’une nouvelle approche de la Kabbale.

Le Arizal est né à Jérusalem en 1534 d’une mère espagnole et d’un père descendant de la famille Louria, célèbre dans le monde Ashkénaze, et affiliée à Rachi, descendant de la lignée du roi David.

Il grandit en Egypte où il étudie sous la bienveillance du « Radbaz » – rabbi David Ben Zimra – rabbin d’Egypte, et de rabbi Betsalel Ashkenazi (celui qui relia la méthode groupée).

A 21 ans, il remarque pour la première fois le livre du Zohar, ouvrage qu’il commence à approfondir en s’isolant (pour s’élever spirituellement).

Agé de 36 ans, Eliahou Hanavi lui ordonne de retourner sur la terre d’Israël dans le but ultime de transmettre les secrets de la Kabbale à un groupe d’élèves dont le principal fut rabbi ‘Haïm Vital. Le Arizal a enseigné à très peu d’élèves sa Torah en expliquant que c’était là l’unique raison de sa présence sur terre et sa seule vocation dans la vie.

Le Ari révéla une toute nouvelle approche de la Torah cachée et de la compréhension du Saint Zohar. Il se consacra également à la réparation et à la transmigration des âmes, aux intentions de la prière et à beaucoup d’autres concepts encore.

Le Ari décède en 1572, âgé alors de 38 ans. Chaque année, le 5 du mois de Av, sa tombe génère un flux important de gens venant des quatre coins du globe pour y prier avec ferveur à propos de n’importe quelle requête.

Après le décès de son père, âgé de 8 ans, le jeune Isaac est élevé par sa mère qui émigre en Egypte chez son frère, Rabbi Morde ‘haï Frances, riche négociant et commissaire des douanes.

On raconte que le Ari, âgé de tout juste 15 ans, surpassait de loin tous les enfants de son âge par son intelligence et sa perspicacité dans l’étude de la Guemara. C’est pourquoi son oncle n’hésita pas à lui donner sa fille pour épouse et à les prendre en charge matériellement.

Depuis son jeune âge, le Ari était déjà référencé aux côtés des grands rabbins d’Egypte comme étant un guide spirituel indispensable pour la Torah.

On relate que le Arizal vécu jusqu’à l’âge de 36 ans dans la maison de son oncle et beau- père et mangea à sa table pendant toutes ces années.

A 21 ans, il découvre le livre antique du « Zohar » appartenant à l’un des fidèles de la synagogue des Marranes et commence à l’approfondir. Ainsi, durant une longue période, le Ari prit l’habitude de s’isoler tous les jours de la semaine sur les rives du Nil pour étudier les secrets de la Kabbale, et ne rentrait chez lui que pour le Chabbat. D’après le Midrach, il eut là-bas le mérite que le prophète Eliahou Hanavi se dévoile à lui et le guide personnellement dans son étude.

En 1570, le Ari monta d’Egypte à Safed, accompagné de sa femme et de ses deux filles, où il y vécut deux ans. Ses deux filles se marièrent aussi à Safed. La première avec le Roch Yechiva d’une école talmudique et Maître du Maharit  » – rabbi Chlomo fils du rav Moché Saguis, et la seconde avec le fils de Maran rabbi Yossef Caro.

Jusqu’à la venue du Arizal à Safed, rabbi Moché Cordovero était considéré comme l’une des figures les plus imminentes des sages de Safed, ses paroles étaient vénérées et appliquées scrupuleusement.

Dès son arrivée le Ari HaKadoch se joignit rapidement au cercle fermé d’étude de la Kabbale dirigé par le « Ramak ».

Le « Ramak » révéla à ses élèves, à l’approche de son décès, que la personne qui lui succèderait aurait le mérite de voir une colonne de feu suivre son cercueil pendant ses funérailles. Il ajouta que cet homme illuminerait toute la génération par sa compréhension de la Kabbale. Le « Ramak » précisa que l’âme de ce grand sage provenait d’une étincelle de celle de « Rachbi » (rabbi Chimon Bar Yohaï). Le Arizal fut le seul à apercevoir cette colonne de feu prodigieuse et à partir de ce jour il fut reconnu et admis à la tête des mékoubalim de Safed.

Ses disciples furent nommés après lui les « petits lions ». Parmi ses disciples en Kabbale, on cite rabbi ‘Haïm Vital – le plus grand d’entre eux – rabbi Moché Alchi’h, rabbi Chlomo Elkabetz, rabbi Yossef ‘Hagiz, rabbi Yossef Caro, rabbi Eliahou Di Warch, rabbi Elicha Naldau, rabbi Moché Bassoula et bien d’autres. Tous ensemble ils partirent pour Méron, la ville où étaient enterrés Rachbi et son fils Elazar. Ils s’assirent aux places où les disciples de Rachbi avaient coutume de s’asseoir et entendirent la « Idra Raba » (un chapitre du Zohar). Le Ari se prosterna alors sur la tombe de Rachbi, et son âme entra en communication avec lui. Ce dernier lui dévoila des secrets profonds de la sainte Kabbale qu’il enseignait dans l’au-delà.

Son plus proche disciple, rabbi ‘Haïm Vital, rapporte que son Maître pouvait s’asseoir plusieurs semaines sur le même commentaire. Il existe un Midrach selon lequel on lui proposa l’aide des Cieux pour la rédaction détaillée de l’explication du Zohar mais il refusa, par volonté d’accéder par lui-même à ce niveau spirituel très élevé grâce à un travail personnel. La plupart des enseignements du Ari portent sur les intentions dans l’exécution des mitsvot et des prières d’après des guematriot (addition des valeurs numériques des lettres) et par la connaissance des noms divins.

Bien que le Arizal ne laissa aucun écrit de sa main (le ‘Hida soutient que le Arizal rédigea un commentaire sur le traité de « Zeva’him », resté cependant introuvable). Ses disciples (dont rabbi « Haïm Vital, l’élève le plus proche du Ari, à leur tête) prirent sur eux de consigner tous ses enseignements – connus sous le nom des « écrits du Ari ».

Les « écrits du Ari » sont répertoriés en 18 volumes et représentent une source de savoir et de connaissance incroyables de la Kabbale et de la compréhension du Zohar. Parmi ceux-ci on trouve : La Porte du Commencement, La Porte des Ecrits de Rachbi, La Porte des Ecrits rapportés par nos Sages, La Portes des Versets, La Porte des Commandements Divins (mitsvot), La porte des Intentions (kavanot), La Porte de l’Esprit Divin, La Porte des Transmigrations (guilgoulim), un tableau des Initiales…

Le Ari HaKadoch fut également à l’origine d’une réorganisation et d’une rénovation de la prière que l’on peut trouver dans des écrits désignés comme les « kavanot du Ari ».

De nos jours encore, de nombreux mékoubalim prient quotidiennement dans le « Sidour du Ari », mentionnant ses « kavanot » et imprimé sous différentes versions.

Par Ailleurs, les disciples du Ari témoignent que celui-ci possédait une connaissance accrue de la Torah écrite, de la Michna, du Talmud, des midrachim (histoires), ou bien des secrets de la création cachées dans la Genèse, du langage des arbres et des animaux, du langage des anges, des secrets racontés par les objets et le feu, la compréhension des visages et de la main et le décryptage des rêves.

Outre cela, il avait le pouvoir de voir le futur, l’odeur des habits lui révélait les actes des individus et sur le front de l’homme il pouvait lire toutes les actions que celui-ci avait accompli (on raconte que 40 années après le décès du Arizal, des gens cachaient encore leurs fronts sous un chapeau par peur). De plus, il connaissait les pensées les plus profondes et les rêves, les fautes commises dans les précédentes vies et la cause de la venue sur terre de chacun et pour quelle réparation. Il communiquait avec les tsadikim et apprenait avec eux les secrets de la Torah. Le jour de Kippour, à l’heure de la clôture, il pouvait voir qui allait vivre ou qui allait mourir la même année, il voyait les âmes sortir des corps qui s’élevaient le soir du Chabbat vers le Gan Eden.

Le Ari s’est beaucoup intéressé au principe du « gilgoul », la transmigration des âmes en aidant les personnes à réparer leurs âmes et en les guidant.

Pour lui, tout était lié au jour saint du Chabbat. Ses élèves décrivent comment le Ari se préparait à la venue du Chabbat : « Il sortait à sa rencontre » avec ses disciples dans les champs et chantait les couplets de « Le’ha Dodi » (Va, mon bien-aimé), habillé de quatre habits blancs.

Après cela, il dressait la table avec un soin et un zèle remarquables, cette attitude durait jusqu’à la sortie du Chabbat – en prêtant attention au moindre détail, dans le plus grand respect de la sainteté du jour et avec une joie grandissante à chaque instant.

Son amour infini pour le Chabbat l’inspirera dans la composition de nouveaux chants : « Esder Leseoudata » et « Hazamer be Cheva’hin » récités pendant la nuit et le jour du Chabbat. Dans ces chants, son nom est dissimulé à travers les rimes alors qu’il signe « Je suis Its’hak ben Chlomo Louria ». Certains commentateurs lui attribuent également le chant de Yom ze leIsraël”.

Telle était aussi l’attitude qu’il adoptait durant les fêtes – une précision pour chaque détail, pour chaque action et pour chaque mot. Il donnait un sens à tout avec cette manière propre qu’il avait du détail.

Le Arizal avait atteint un degré de spiritualité tel qu’il avait découvert de nombreuses tombes (par l’esprit divin) de « Tanaïm » et de « Amoraïm » disparus au fil des ans.

Le Ari décéda au cours de l’épidémie qui frappa Safed et ravagea tout sur son passage.

Il fut enterré au milieu de l’ancien cimetière de Safed, à côté de la tombe de son Maître le « Ramak”, du fils de ce dernier rabbi Moché Mitrani, » Hamabit”, du « Radbaz », de Rabbi Chlomo Elkabetz, ainsi que de rabbi Eliezer Azkari et bien d’autres.

Sa Tombe est la plus célèbre du vieux cimetière de Safed. Ce lieu vieux de 2000 ans sert de cimetière pour les habitants de Safed depuis des millénaires et beaucoup de sages du peuple juif de sa génération y sont enterrés, notamment l’illustre rabbi Yossef Caro, auteur du « Choul’han Arou’h », Hanna et ses sept fils, le prophète Hochéa, le Tana rabbi Pin’has ben Yair et encore de nombreux sages.

Il existe en dessous des escaliers de l’entrée du cimetière un chemin menant à gauche vers le « Mikvé du Ari » (bain rituel) dont les eaux ont la grande particularité de se renouveler perpétuellement par le biais d’une source d’eau jaillissante depuis quelques siècles, et dont l’ écoulement permet de remplir celui-ci à travers les brèches du sol.

On raconte que le corps du Ari Hakadoch fut trempé dans ce mikvé avant son inhumation et qu’il aurait même servi au service journalier du Ari.

On rapporte également que tout homme qui se tremperait dans ce mikvé ne quitterait ce monde sans faire « Techouva » (se repentir).

Nombreux sont ceux qui ont l’habitude de se tremper dans ce Mikvé avant de se rendre sur la tombe du Arizal afin que leurs prières soient entendues.

Date de décès : le 5 Av